Antigone, Figure des peuples exclus

RESIDENCE: Création en Octobre 2005 au Chapiteau de Salbris (Sologne).
PARTENARIAT :DEFI JEUNES 94 et le F S D I E de la Sorbonne Nouvelle PARIS III et le Théâtre « Les Enfants terribles »(75 017 PARIS), Chapiteau de Salbris (SOLOGNE).
Antigone, figure des peuples exclusAdaptation d'Axelle David, inspiré de l'œuvre de Sophocle. |
Le parti pris du metteur en scène :
« Le sujet est violent. Cette tragédie me paraît intemporelle et universelle, car elle concerne les abus de pouvoirs et la liberté de refuser ce qu’on nous impose. Le mythe d’Antigone s’associe à l’image de la résistance contre la répression. Pour l’univers de ce spectacle, je me suis inspirée des poèmes de Federico Garcia Llorca, « Romancero Gitano », ces poèmes dénoncent les violences franquistes contre le peuple gitan andalou. C’est la lutte entre un pouvoir oppresseur et une liberté furieuse.
Dans ma mise en scène, Antigone rappelle la femme gitane, un peu Carmen, un peu Esmeralda : charmeuse, farouche, provocatrice, voyageuse et rebelle. Les gitans représentent la clandestinité, la foi en Dieu et l’amour filial… et la figure d’Antigone incarne toutes ces valeurs. Ici Antigone revendique les discriminations que subissent au quotidien « les gens du voyage » : immigrés ou clandestins en tout genre. Aussi, j’ai décidé de traiter la marginalisation du chœur antique en remplaçant les douze vieillards thébains par un chœur de mendiants et de musiciens gitans. Ici le chœur représente l’humanité à l’état pure ; c'est-à-dire perverse, rieuse, essayant de survivre. En effet, constitué de deux pauvres femmes, trois musiciens tziganes et un chanteur travesti, le chœur est à la fois sacré et profane.
Ce personnage emprunté à l’univers des films de Pedro Almodovar, règne sur un monde meurti. En effet, ici, le coryphée symbolise la force du monde de la nuit, teinté de désespoir et d’artifices pour plaire. A la fois homme et femme, il représente l’amorce d’une vérité humaine.» Propos d’Axelle DAVID
